J'ai eu l'idée géniale, il y a quelques jours, de me charger de convertir mes écrits au format numérique, pour qu'ils soient lus sur une liseuse ou un écran de façon optimale. Plongée dans l'enfer des conversions.
Tout avait bien commencé, avec entrain. "Convertir un fichier, ça ne doit pas être si difficile", pensais-je, naïvement. Il doit suffire d'une minute pour modifier les trois ou quatre lettres qui viennent après le point du nom de fichier. Et passer de ".doc" à ".epub".
Oh, que j'avais tort.
J'avais déjà passé un temps fou (comme tout auteur qui se respecte) à vérifier la mise en page et l'emplacement de la moindre virgule sur mon fichier texte, jusqu'à en avoir la vue trouble et à chantonner tout seul de fatigue (comme tout auteur qui se respecte), alors rien ne pouvait être plus fastidieux... Après quelques recherches rapides sur le net, mon choix se porte, pour la conversion des fichiers, sur le logiciel gratuit Calibre.
Une fois installé (et il m'aura fallu pour cela vérifier si ma version de Windows était de 32 ou de 64 bits - vous le savez, vous, par cœur ?), le logiciel ouvre sa large page, truffée d'icônes et de fonctionnalités sur lesquelles je n'allais pas m'amuser à cliquer au hasard. Je me suis donc employé à lire le manuel d'utilisateur.
Suis-je le seul dans l'univers à encore lire les manuels ?
Et puis voilà, je me lance. Notez que ça fait déjà bien trente minutes que j'ai commencé. Notez-le. Je fais glisser mon fichier texte, et je remplis les indications destinées à identifier mon document sur les futurs écrans (mots-clés, auteur, titre, éditeur), et je le convertis au format .epub (le plus courant). Puis j'ajoute la couverture, en m'y reprenant à trois fois parce que je n'avais pas compris à quelle étape le faire correctement, je mets en place la table des matières interactive (je vous abrège cette étape qui a duré très longtemps, parce qu'un Style dans les titres de chapitres décalait la mise en page d'un foutu demi-centimètre à chaque fois et m'a obligé à tout reprendre), je contrôle le résultat général grâce à la fonction "aperçu", et enfin je clique sur "éditer". Le fichier revient sur mon bureau, voilà, fini. Quarante minutes et on y est.
Alors oui, sauf que non.
Parce que pour être sûr, je veux tester le rendu. Je me lève pour aller chercher ma tablette, je la connecte au PC, et j'attends. J'attends qu'elle soit reconnue par ledit PC, que ITunes se lance, etc. Et je relativise le concept d'attente. Je constate finalement que malgré mes efforts, je ne PARVIENS PAS à faire glisser le fichier numérique dans la tablette. Ca ne veut pas. Après de longues manipulations, je cherche sur internet et découvre qu'Apple ne permet plus de charger des livres via ITunes, hors achat sur leur plateforme IBooks.
Super.
J'en suis à plus d'une heure mais je ne vais pas m'arrêter là, ça rendrait nuls tous mes efforts précédents, non ?
J'essaie de m'envoyer le fichier par mail sur la tablette : nouvel échec, elle refuse de reconnaître le format (alors que bizarrement, mon téléphone de la même marque, le veut bien, lui). Je cherche et télécharge donc un logiciel gratuit (iMazing) qui va faire le travail. Nouveau téléchargement, nouvelle attente, nouveau manuel à lire pour comprendre.
Après bien des manipulations, lectures, essais, et crispations sur le clavier, enfin, ça y est, le fichier est prêt, converti, conforme au résultat impeccable que je voulais.
Et je pourrai donc le lire sur une tablette. Tout ça pour ça.
Notez que dans la foulée, je me suis dit que j'allais convertir TOUS mes textes, pour ne pas perdre la main. De toute façon il faisait beau, qu'est-ce que j'aurais bien pu faire de mieux ?
Je ne le dirai jamais assez : opter pour cette activité d'auteur demande à s'adapter et développe en vous de multiples compétences.
Et un mal de tête persistant, parfois.
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